Je visite un sanatorium abandonné
Pour les amateurs de lieux insolites qui font flipper, les sanatoriums ont acquis une solide réputation depuis des décennies.
Avec leurs longs couloirs sombres et interminables qui distribuent les chambres, les murs décrépis résorbent peu à peu le poids du passé.
Voilà qu'un beau jour je me suis mis en quête de dénicher un " sana " à proximité de mon habitation.
Après quelques recherches sur mon ordinateur, ma requête portait ses fruits mais rien ne m'indiquait l'état dans lequel j'allais le trouver. Créé en 1920, je n'avais que des vieilles photos d'époque du sanatorium.
Je me rendis donc sur place sous un soleil de plomb, et comme souvent dans mes explorations urbaines, l'entrée du site qui s'étend sur plusieurs hectares, laissait présager que le lieu était à l'abandon. Parfait !!
Emballé, je m'aventure dans une végétation assez dense ou inexorablement se dessine devant moi tout un tas de pavillons en maçonnerie et bois élevés sur rez-de-chaussée et couverts de toits à deux pans.
Une fois à l'intérieur des bâtiments, c'est un véritable dédale de pièces aussi lugubres les unes que les autres. " Aaaah ... ça c'est sur ! Pour un décor de film d'horreur, c'est l'endroit idéal ! ".
L’atmosphère aussi est assez particulière. C'est un méli-mélo d'odeurs difficiles à s'accaparer. J'ai vraiment l'impression de passer d'un extrême à l'autre. À l'extérieur il fait chaud et ça sent bon la nature, à l'intérieur il fait froid, limite glacial, et une mauvaise odeur de renfermé règne dans l'air.
Le monde animal est lui aussi assez différend tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Dedans, on peut croiser des chauves-souris suspendues aux plafonds la tête en bas dans le bruit ambiant du son strident des moustiques ou du bourdonnement des énormes mouches. Dehors, la promenade se fait chaudement sous les gazouillis des petits oiseaux et en compagnie de magnifiques papillons de toutes les couleurs.
Je continue mon exploration et tombe dans un pavillon très coloré à l'intérieur avec quelques bribes de dessins d'enfants décolorés par le temps qui s'écoule. Je comprends rapidement que je suis dans le bâtiment des enfants. C'est pourquoi, la tristesse se manifeste rapidement jusqu'à devenir envahissante. De ce fait, je ne vais pas m'éterniser dans ce secteur ...
Je poursuis mon petit bonhomme de chemin dans les allées bordées d'arbres et de vieux lampadaires camouflés par la nature.
Voilà que je tombe sur la chapelle du sanatorium avec son petit clocher. Elle est en très bon état comparé au reste. La porte grande ouverte, je m'y incruste et j'imagine toutes les prières qui s'échappaient de ce lieu pour les guérisons des malades.
Le temps passe très vite dans l'immensité du site. Je remonte vers la sortie lorsque j'aperçois un dernier bâtiment. Et là, stupéfaction ! Dans l'une des pièces, je tombe nez à nez avec les appareils permettant d'effectuer les radiographies pulmonaires. C'est assez impressionnant de voir ces vieilles machines rouillées dans un cadre apocalyptique.
Puis vint le moment de partir au terme duquel la fatigue se fait nettement ressentir. Je garde de cette expédition un gout amer, j'avais la vague à l’âme, ce genre d'endroit respire la souffrance et la mort.